Je suis sculpteur

Le volume est pour moi une forme d’altérité palpable, jouant d’ombres et de lumières, prenant l’espace, posant ses couleurs.

Le bois, s’est peu à peu imposé comme matière première de mon travail. Je suis en empathie avec cette matière fibreuse, dure, noueuse, lisse ou rugueuse, à la richesse surprenante, infinie. J’en suis le fil pour y creuser, y tailler les corps d’un monde imaginaire, marqués de fantasmes et d’expressions poétiques, parfois violentes, parfois douces….toujours reflet de mon intériorité.

Archaobaroque

Mes investigations plastiques ont plusieurs influences. Les grandes figures artistiques du 20ème siècle tout comme les chamanes-artistes des premiers temps, les artisans médiévaux, les sculpteurs africains oubliés, ou les doux dingues de l’art brut.

Des influences qui s’inscrivent toujours dans le même espace, dont mes bois sculptés, mes gravures, mes encres, mes dessins sont les jalons.

Je revendique une esthétique baroque.
L’irrégularité, le foisonnement, la sensualité, l’étrangeté voire l’ésotérisme, mais aussi la violence, l’expressivité, et une certaine idée de l’humanisme marquent mon travail.

Le sens de chaque œuvre fait aussi une grande place à l’intuition du moment, engageant mon travail dans le quotidien du monde. Je ne conçois pas le travail artistique comme complètement en marge des réalités sociales, pour autant je ne fais pas de mon œuvre un étendard.

Labyrinthe

Je ne mets jamais de date sur mes pièces.
Il n’y a pas de progression logique ni chronologique entre mes créations.
Je veux plutôt mettre en œuvre, ce que j’appelle une poétique du jalon. Chacune de mes sculptures est un point de repère, lié aux autres par ses attributs ou ses significations et cela en dehors de toutes logiques d’avancement.
Ainsi une œuvre ancienne peut s’accorder avec une plus récente et une sculpture en cours peut revenir sur une forme déjà utilisée. Chacune de mes pièces est un point d’accès, une entrée possible sur mon territoire.
L’image du labyrinthe est fréquente chez moi. Elle symbolise la perte, mais aussi tous ces chemins possibles à l’intérieur de mon travail. De la même manière de nombreuses œuvres sont marquées d’une spirale, qui montre la voie vers un infini.
Il s’agit pour moi d’explorer ce territoire comme s’il était un patrimoine caché, que chaque jalon viendrait mettre en lumière.

Ce sont mes corps de bois

Un territoire comme une mythologie imaginaire inspirée de mythes, cosmogonies et légendes universelles.
Un territoire organisé dans une continuité avec le réel,
Un territoire dont les hommes et les femmes sont les protagonistes intimes.

L’art que je pratique est une mécanique autofictionnelle.
L’action artistique nous mêle au monde, celui du passé, du présent, peut-être de l’avenir.
Le territoire est le lieu de cette alchimie.